1957

Rencontre internationale

L’année 1957 a été particulièrement importante, car le 42ème  congrès universel était organisé  au mois d’août à Marseille. Depuis la fin du mois d’août 1956, j’avais invité par circulaire, tous les groupes et les espérantistes isolés connus dans tous l’est de la France, mais aussi en Allemagne, Suisse et Belgique, à une rencontre internationale à Nancy. Voici le rapport de cette réunion réussie.

Cours -Réunions

– Un nouvel élève étonnant a appris l’Espéranto en 2 semaines, commença à l’enseigner un mois après.

Lisez l’article rédigé par lui – même sous le titre : « Impressions d’un nouvel espérantiste »

– Des réunions de groupe avaient lieu le 1er lundi de chaque mois. A chaque fois y participaient environ 15 personnes. Des discussions alternaient avec des diapositives.

En mai, Roger fit une conférence avec des diapositives faites pendant sa vie de soldat en Algérie. Il racontait, parlait, entre autres, de la « teigne ». Personne ne disait quelque chose, sauf moi : « La teigne ? Qu’est – ce que c’est ? » . Peut – être me suis – je trompé, balbutia Roger. Finalement nous avons vérifié dans un dictionnaire : « tineo = une mite ». Voici donc un mot, que personne n’avait compris, parce qu’il n’était pas souvent utilisé. Mais personne n’a eu le courage de demander sa signification !. Grâce a un débutant, nous avions appris quelque chose !

– Outre les réunions du groupe d’Espéranto de Nancy a « l’Excelsior», celles de la section des jeunes, avaient lieu chaque semaine a la Maison des Jeunes,, 36 Cours Leopold, le 1er et 3eme jeudis de chaque mois ; cette section jeunes organisait aussi un cours supérieur, ouvert a tous les membres du groupe de Nancy .

– Le groupe local de l’UEA se réunit tous les premiers lundis du mois à 20 h 30 dans une belle salle particulière du Café « Excelsior », tout juste près de la gare centrale.

Examens à Nancy

En mai 1957, 5 élèves parmi 8 ont réussi. Félicitations à 3 d’entre eux, qui ont mérité la mention très bien : Roger Degrelle, et 2 collaborateurs du cours par correspondance : P. – J. Mattenet et P. Viry.

Environ un mois après le début de son apprentissage de l’Espéranto en 1956, Roger Degrelle a ouvert un cours au séminaire de Villers les Nancy (maintenant, « Maison de l’Asnée », où nous avons organisé plusieurs stages). Pendant l’été  57, après la fin de ses études, il a quitté le séminaire.

Jean Bertrand fut le meilleur parmi d’autres élèves brillants, qui possédaient tous 4 ou 5 langues (latin, grec, allemand, anglais et quelques autres). Ils s’abonnèrent à plusieurs revues, et lisaient parfaitement la langue. Mais l’examen de cette époque consistait en 10 phrases françaises à traduire en Espéranto. Il n’ y avait aucune préparation préalable. Résultat catastrophique.

Chaque candidat fabriquait son Espéranto! Les verbes étaient parfaitement conjugués, il ne maquait jamais un accusatif ou un réfléchi. Mais les racines utilisées étaient des plus fantaisistes. Aucun candidat ne réussit, sauf Jean Bertrand !

Nancy et le concours intergroupe national

UFE a organisé en octobre 1956 un concours intergroupes. Nancy fut la seule ville de la Fédération de l’Est, qui y participa. Le concours se termina en juin 57, et le groupe de Nancy réussit à atteindre la 3ème place en France, avec 6658 points (après St Claude 9128, Dijon 7159) et 13 autres groupes.

Pour atteindre ce résultat, voici notre activité :

– parution de 83 petits articles ou annonces sur l’Espéranto et sur notre activité dans la presse locale

– organisation de 48 réunions (soit de tout le groupe, soit des jeunes), – envoi à UFE de 38 cotisations, 32 abonnements à« Franca Esperantisto », 13 à « Esperanta Revuo », 8 au « Monde » (pour notre groupe et le cours par correspondance)

– ouverture d’un cours oral avec 20 élèves (au séminaire catholique supérieur). (Mais 2 cours publics à Nancy ont complètement échoué). Nous avions aussi rempli entièrement 44 feuilles de la pétition (avec pour chacune 50 signatures) et en partie 13 autres.

Mais une partie de notre action ne concernait pas le concours : la direction du cours par correspondance avec 40 élèves, la réponse à environ 120 demandes d’information et l’organisation de rencontres.

Nous espérons faire encore bien mieux pour 1958 -59.

Pétition

La pétition à Nancy a reçu environ 3000 signatures. Le principal collectionneur de signatures fut Roger Degrelle, qui, en premier, réussit à faire signer l’évêque. Ensuite, tout a fait naturellement, tous les prêtres catholiques autour de Nancy, tous les responsables et enseignants des écoles catholiques, toutes les religieuses … ont signé.

M. Chapellier, comme secrétaire général, a envoyé une lettre à une dizaine de parlementaires de notre région

Signèrent la pétition : Jean Crouzier, deputé ( 54 ), P. O. Lapie, vice – président de l’ Assemblée Nationale ( il écrivit : « Encore une fois, j’ exprime ma sympathie a l’ Espéranto »), Kriegel Valrimont, député ( 54 ) (qui a dit : « je ne vois pas pourquoi l’ Espéranto n’ entrerait pas dans le cadre du baccalauréat »), G. Gaillemin, député ( 88 ), (qui « intervient en faveur de la Commission de l’ Education Nationale »),F. Valentin, sénateur ( 54 ), ( il avoua ne rien connaître de l’ Espéranto, et demanda des informations, que nous lui avons immédiatement envoyées. Le plus courageux fut le sénateur – maire de Nancy ( M. Pinchard), qui répondit : « Entre toutes mes tâches ne se trouve pas celle de signer des pétitions !».